La Polynésie française est le plus grand sanctuaire de mammifères marins au monde. Plus particulièrement, les baleines à bosse parcourent chaque année 6 000 km depuis l’Antarctique afin de rejoindre dès la fin du mois de juin les eaux polynésiennes, plus chaudes, pour mettre bas et se reproduire au large de Tahiti et de Moorea ainsi que de Rurutu (îles Australes).
Le ballet aquatique qu’elles offrent alors est un vrai plaisir pour les yeux et les voir évoluer dans ce cadre majestueux du Pacifique reste un spectacle tout à fait magique. Jusqu’à leur départ début novembre pour retourner vers le pôle Sud, il est ainsi très facile et quasi systématique de les apercevoir et, si les conditions sont bonnes (absence de houle, animaux coopératifs), de se mettre à l’eau pour une rencontre inoubliable.
Afin de préserver ce privilège et l’indéniable chance de pouvoir approcher ces géantes des mers dans leur milieu naturel, les baleines à bosse sont une espèce protégée en Polynésie française. Leur observation, qu’elle soit encadrée par un professionnel ou exercée à titre personnel, est soumise à des règles strictes, notamment de distance, de positionnement, et d’adaptation au comportement de l’animal. Il en va du respect et du bien-être de celui-ci ainsi que de la sécurité de l’observateur. L’application de ces normes est absolument indispensable pour permettre à cette activité hors du commun et mondialement très restreinte de perdurer en Polynésie française. Elle permet également de développer les connaissances sur les baleines à bosse et de promouvoir leur protection.
Alors que le code de l’environnement polynésien précise qu’« il est strictement interdit, en tout temps et en tout lieu, de perturber de manière intentionnelle le développement naturel des espèces sauvages et des écosystèmes qui leur sont associés », la pression sur les baleines, en particulier à Moorea, est importante, voire trop importante. Préserver la tranquillité des baleines tout en assurant une activité économique aux prestataires, c'est le dilemme de la Direction de l'Environnement, qui est chargée de délivrer chaque année les autorisations pour les professionnels.
La saison d’observation des baleines a démarré le 1er août et se clôturera le 11 novembre. Sur toute la Polynésie française, 65 prestataires, sur 72 demandes, ont été autorisés à pratiquer cette activité, comme en 2022 ; rien que pour l’île de Moorea, 29 prestataires, ce qui représente un prestataire tous les 2 km de côte (à titre d'exemple, dans l'océan indien, ils sont 1 tous les 35 km).
Grâce à cette réglementation destinée à garantir une exploration en douceur et grâce à son immensité océanique tranquille et apaisante, la Polynésie française apparaît, à l’échelle internationale, comme l’un des lieux de « whale watching » les plus sûrs et les plus agréables. Face à l’intérêt grandissant des visiteurs, la communication autour de cette activité et l’attachement de la population locale à ces retrouvailles annuelles doivent contribuer à la sensibilisation du public et à faire prendre conscience de l’exceptionnalité de l’expérience offerte dans ces paysage et atmosphère uniques.